Soldats de la Monusco

Monusco © AFP

Le Conseil de sécurité a décidé mercredi à l'unanimité de ses quinze membres de proroger pour un an, jusqu'au 30 juin 2013, le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), l'une des plus importantes opérations onusiennes de maintien de la paix, en insistant sur la protection des civils et la réforme du secteur de la sécurité alors que le pays est confronté à une nouvelle mutinerie.

Aux termes de la résolution 2053, le Conseil de sécurité réaffirme que la protection des civils doit être la priorité lorsqu'il s'agit de décider de l'usage des capacités et ressources disponibles de la Monusco. Mais il souligne que la réforme du secteur de la sécurité doit être au centre du mandat de la Mission.

Le Conseil de sécurité demande instamment au gouvernement de Kinshasa de poursuivre son action contre les groupes armés, en particulier les mutins de l'ex-Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP) et du Mouvement M-23, une nouvelle rébellion apparue en avril dernier dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC).

Les quinze membres du Conseil ont condamné cette mutinerie menée par le général Bosco Ntaganda - intégré depuis 2009 au sein des Forces armées de la RDC (FARDC) tout en étant poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour recrutement d'enfants-soldats dans le district de l'Ituri, dans le nord-est du pays - et le soutien extérieur apporté à tous les groupes armés. Il exige que toutes les formes d'appui qu'ils reçoivent cessent immédiatement, sans toutefois citer le Rwanda, largement soupçonné d'aider, malgré ses démentis, les mutins du M23. 
Dans la résolution 2053, le Conseil demande aussi à la MONUSCO d'aider les autorités congolaises à empêcher que l'appui soit apporté, en particulier, grâce au produit d'activités économiques illicites et du commerce illicite des ressources naturelles, notamment en effectuant des contrôles inopinés et des visites périodiques sur les sites miniers, les itinéraires commerciaux et les marchés dans le voisinage des cinq comptoirs pilotes.

Le Conseil réaffirme par ailleurs son soutien aux initiatives prises par l'ONU et l'Union africaine (UA) pour faciliter l'action régionale contre la rébellion ougandaise de l''Armée de Résistance du Seigneur (LRA), présente dans le nord-est de la RDC.Le Conseil de sécurité a aussi promis le concours de la Monssco à l'organisation et à la tenue d'élections provinciales et locales - prévues en 2013 et 2014, mais dont la tenue est menacée par l'absence de financement - sous la forme d'un appui "technique et logistique".

Cet appui, décide-t-il également, sera évalué à l'aune des progrès accomplis par les autorités congolaises pour renforcer la crédibilité de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), mise en cause pour l'organisation désastreuse des élections présidentielle et législatives du 28 novembre dernier, entachées de nombreuses irrégularités.

La Monusco, l'une des plus importantes missions onusiennes de maintien de la paix, compte 19.815 Casques bleus, 760 observateurs militaires, 391 fonctionnaires de police et 1.050 membres d'unités de police constituées. Son mandat avait été, en juin dernier, prorogé d'un an, jusqu'au 30 juin 2012, par la résolution 1991 du Conseil de sécurité.

La Belgique y affecte quelques officiers d'état-major et un avion de transport militaire C-130 "Hercules", qui opère depuis juillet 2009 au départ de l'aéroport de Kisangani, la troisième ville du pays et chef-lieu de la province Orientale (nord-est).

Avec Belga.

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