Soldat M23

Les rebelles ont installé une administration parallèle dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC)

NATIONS UNIES (Reuters) - Les rebelles ont installé une administration parallèle dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré mardi le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies Hervé Ladsous.

Le diplomate français a rendu compte au Conseil de sécurité d'une récente visite en RDC et au Rwanda, qui est accusé par Kinshasa et des experts de l'Onu de soutenir le groupe rebelle M23. Kigali nie toute implication dans cette crise.

"La souveraineté de la République démocratique du Congo doit être respectée", a déclaré Hervé Ladsous à la presse. "Il faut clairement rebâtir la confiance", en particulier entre la RDC et le Rwanda, a-t-il ajouté.

Les rebelles du M23, liés à Bosco Ntaganda, un chef de guerre recherché pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale, combattent les forces gouvernementales depuis avril dans la province du Nord-Kivu. Les affrontements ont fait 470.000 déplacés.

"Les éléments du M23 sont concentrés dans un coin de l'est du Kivu, près des frontières du Rwanda et de l'Ouganda", a poursuivi Hervé Ladsous. "Ils ont déjà établi une sorte d'administration de facto, contrôlant la population, levant des 'taxes' sur les personnes de passage, ce qui est (...) difficilement acceptable."

"Il n'y a pas eu d'offensive majeure au sens militaire au cours des cinq ou six dernières semaines mais cela peut changer très vite et dans de nombreuses directions", a-t-il dit.

La mission de l'Onu en RDC, la Monusco, dispose de plus de 17.000 hommes, mais ceux-ci sont dispersés à travers le pays grand comme l'Europe occidentale.

Le Conseil de sécurité a préconisé la recherche d'une solution politique et la coopération entre Kinshasa et Kigali, et non des sanctions à ce stade.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français

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