Des documents remis à RFI font état de l'ouverture de comptes bancaires par le ministère des Finances dans des banques commerciales. Une pratique interdite en RDC, où la règle veut que l'argent public soit conservé à la banque centrale pour un meilleur contrôle. La question doit être abordée aujourd'hui au Sénat.

Un rapport dont RFI obtenu une copie révèle l'existence de près d'une dizaine de comptes du ministère des Finances à la banque nigériane Access Bank. Fin 2012, 66 millions de dollars du budget de l'Etat sont déposés sur ces comptes. La règle veut pourtant que l'argent public soit placé à la banque centrale du Congo pour un meilleur contrôle des dépenses.

Surfacturation des frais bancaires

Le rapport soulève également une deuxième question : l'existence de frais bancaires supérieurs à la normale lorsque des virements sont effectués. A titre d'exemple, en 2013, la banque a, à trois reprises, appliqué un tarif de 1,5% sur des transferts d'argent au lieu des 1% réglementaires. Pourquoi le ministère des Finances a-t-il accepté des tarifs supérieurs à la normale ? Mystère.

Retraits en liquide

Les informations divulguées par ce rapport font également naître une autre interrogation sur l'existence d'un accord entre Access Bank et le bureau central de coordination, une entité cogérée par le ministère des Finances. Selon cet accord, les intérêts produits par le dépôt d'argent public sont transférés sur des comptes séparés. Là encore, des copies de bordereaux de 2012 attestent du retrait de ces intérêts en liquide, certains à hauteur de 70 000 dollars. A qui a servi le paiement de ces intérêts ?

Autant d'interrogations auxquelles le ministère des Finances, placé sous la tutelle du Premier ministre Matata Ponyo, devra répondre ce lundi matin : une question orale au ministre délégué des Finances, Patrice Kitebi, et un débat sont programmés aujourd'hui au Sénat pour en savoir plus sur ces pratiques jugées douteuses.

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